Marguerite-Marie Michelin, à Ravensbrück, a vécu « dans l'horreur, une expérience humaine extraordinaire » : elle est sauvée par la solidarité entre femmes. C'est le point de départ de son engagement à venir en aide à des jeunes filles ou femmes en grande difficulté, en particulier à celles entraînées dans la prostitution. En réponse à des demandes nombreuses et urgentes, des activités de soutien bénévole sont mises en place à son initiative. Elles se développent, obtiennent le soutien des pouvoirs publics et doivent se structurer.
Entourée de sept bénévoles, Marguerite-Marie Michelin fonde une association loi de 1901 dont les statuts sont déposés à Paris le 4 janvier 1952 : « Association nationale d'entraide féminine ».
L'ANEF évolue alors dans le champ de l'action sociale, apportant au fur et à mesure des dispositions publiques, des réponses adaptées à son rôle de prévention, d'insertion et de réadaptation.
En 1953, des équipes se constituent en province, et des professionnels relaient peu à peu les bénévoles ; des établissements s'organisent en sections ANEF, essaiment sur le territoire (12 entités locales) et obtiennent les agréments nécessaires et les financements publics correspondant à leurs activités. L'association est reconnue d'utilité publique (en 1968) et élargit son action aux jeunes hommes, modifiant ses statuts (en 1976) pour devenir « Association nationale d'entraide dite ANEF ».
Les évolutions de la société et la politique de décentralisation de l'action sociale vers les acteurs locaux entrainent l'ANEF vers des changements dans son organisation et dans ses statuts. Les sections locales, dépendantes des décideurs territoriaux aspirent à leur autonomie et s'engagent dans un mouvement fédéraliste. Elles se transforment en associations ANEF locales de plein exercice, avec l'acquisition de l'autonomie juridique et l'obligation d'adhérer à la fédération nationale ANEF.
Dans ce contexte, l'ANEF CANTAL est déclarée le 3 décembre 2007. Elle emploie des intervenants professionnels, tous qualifiés, en majorité des travailleurs sociaux. Les bénévoles exercent des mandats au conseil d'administration dans un rôle totalement distinct de celui des salariés, professionnels-intervenants.
Des principes fondamentauxDès l'origine et selon le vœu de la fondatrice, chaque section a son individualité car « l'ANEF doit essentiellement être vivante et adaptée aux besoins de chaque région. Il n'y a pas de programme de section ». La liberté d'engagement et la souplesse d'organisation laissent le champ libre aux initiatives et permettent une réactivité aux changements de la société et une adaptabilité remarquables. Cette capacité de l'ANEF à répondre aux besoins de l'époque et à agir dans le cadre des politiques publiques successives reste un des marqueurs majeurs de l'institution, vérifié au fil des années. L'évolution de l'association à partir d'une initiative privée est semblable à celle du service social, passant du mouvement philanthropique au professionnalisme de l'aide pendant la première moitié du XXème siècle, et similaire aux mouvements d'émancipation des femmes, de l'éducation populaire et de l'éducation spécialisée. Les transformations institutionnelles, comme l'exigence de spécialisation des services ou de qualification des intervenants sont liées au contexte politique et au cadre législatif. Après les soubresauts de la seconde guerre mondiale et au cours de la seconde moitié du XXème siècle, le législateur définit des champs d'action dans lesquels l'association organise ses activités :
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L'appartenance à une fédérationCréée en 2008, la Fédération nationale ANEF a pour but essentiel de regrouper l'ensemble des associations nées des sections locales, dans le respect des valeurs édictées dans le charte ANEF, qui a été mise à jour et adoptée en 2007 pour constituer le cadre de références commun. Le maintien de la reconnaissance d'utilité publique de 1968 lui a été accordé. La Fédération a également pour mission d'entretenir un lien permanent entre les 10 associations adhérentes, d'assurer leur représentation auprès des instances nationales, tant auprès des administrations et responsables politiques concernés que dans les autres grandes fédérations du secteur, FNARS notamment. En effet, la Fédération est garante du renom et de l'image de l'ANEF et fait en sorte de développer son rayonnement. Adhérente à la Fédération, l'ANEF CANTAL participe à ses activités et compte deux de ses administrateurs au conseil d'administration. L'ANEF CANTAL est largement impliquée dans les dispositifs départementaux de protection de l’enfance, de lutte contre les exclusions et, à ce titre, a toujours développé un partenariat actif tant auprès des administrations qu'auprès des associations caritatives et militantes. Des personnalités locales du monde de l'entreprise, des services publics et des organisations sociales ont apporté leur appui à l'association et participé à son développement. Les fonctionnaires de l'Etat ou des collectivités territoriales, les travailleurs sociaux, les enseignants, les soignants, les intervenants à titre bénévole restent, toujours, des interlocuteurs privilégiés. En effet, les liens sont toujours vivaces avec ceux qui partagent les valeurs humanistes, la volonté d'agir avec les personnes en difficultés pour leur dignité et leur mieux-être ainsi que la pratique du service public, qui animent les membres de l'institution ANEF CANTAL. Des coopérations efficaces avec ces partenaires sont souvent mises en place pour enrichir la prise en charge des publics en difficulté. Enfin, l'association ANEF CANTAL participe aux débats d'idées et aux réflexions des grandes institutions du secteur, en particulier l'URIOPSS dont elle est adhérente. |